
Pour ou contre les éoliennes à l’heure où elles fleurissent partout ?
D’abord, comme écologistes, nous sommes pour l’éolien. Si nous considérons qu’il faut réduire drastiquement la consommation d’énergie (en réduisant les productions inutiles, en supprimant la publicité, en mettant en place un grand plan de rénovation des bâtiments et logements…), nous pensons aussi qu’il faut développer toutes les énergies propres. L’énergie éolienne fait partie du mix que nous voulons. Pourquoi ? Parce qu’il faut sortir du nucléaire (nous reviendrons là-dessus un peu plus loin) qui est une énergie dangereuse par nature et qui « porte en elle la catastrophe comme la nuée porte l’orage » (pour paraphraser Jaurès). La sortie du nucléaire ne peut être totalement compensée par les économies d’énergie (il y aura toujours besoin d’énergie), c’est pourquoi l’éolien, comme le solaire, ou encore la méthanisation, sont des technologies qu’il faut développer pour aller vers une électricité propre et renouvelable. Toutefois, il faut le faire dans une régie publique et démocratique.
Eolien ou nucléaire, il faut choisir ?
La lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas nous faire tomber dans le panneau pro-nucléaire. Le nucléaire, en plus d’être un danger mortel, est une énergie coloniale et polluante (comme le pétrole). Pour produire du nucléaire, il faut des ressources naturelles qui ne sont pas présentes en Europe et qui poussent au néo-colonialisme (notamment en Afrique). Le nucléaire est avant tout une mine d’or pour une multinationale comme Areva (devenue Orano), pas pour les gens. L’énergie qui coûte la moins chère pour les foyers reste l’énergie que l’on ne consomme pas : c’est pourquoi il faut aider les foyers à réduire au maximum les gaspillages liés aux logements mal-isolés via un vaste plan public de rénovation. Mais surtout, il est urgent de créer un pôle public de l’énergie pour bloquer les prix, et aller vers des formes d’autonomie énergétique (avec du solaire sur les toits, des petites éoliennes, etc.). Par ailleurs, un gouvernement portant une politique écologie radicale et populaire devrait rendre gratuite l’énergie nécessaire à une vie digne, comme les premiers mètres cubes d’eau devraient aussi être rendus gratuits.
Revenons-en à l’éolien tel qu’il est majoritairement pratiqué aujourd’hui
La privatisation du secteur énergétique empêche la mise en place d’un vrai plan en matière d’implantations d’éoliennes. Elles sont souvent installées sans aucune cohérence géographique, sans aucune démocratie, et nous rejetons totalement ces pratiques. Les grands parcs éoliens privés ne sont pas une bonne solution : certains villages voient des dizaines d’éoliennes apporter des nuisances, et parfois des paysages sont détériorés. Il arrive même que les parcours d’oiseaux migrateurs soient dérangés. Mais le plus ennuyeux est que ces éoliennes sont implantées, comme toujours, sans aucune consultation démocratique qui pourrait éviter les colères de personnes ayant le sentiment (réel) que tout se fait sans qu’elles ne soient jamais impliquées dans le processus démocratique. Dans un plan public et écologique de développement des énergies renouvelables, les populations doivent être associées à l’implantation des éoliennes pour que celles-ci ne répondent pas seulement à des intérêts financiers, mais pour qu’elles soient au cœur d’une planification démocratique, construite conjointement entre habitantEs, travailleurs/ses, scientifiques et éluEs. Sortir des logiques capitalistes pour sauver le climat doit se faire sur deux jambes : répondre aux exigences sociales et écologiques, tout en imposant une démocratie à la base où celles et ceux d’en bas décident des choix de la société.