
La réalité de la prostitution : les chiffres
- 40 000 personnes estimées en situation de prostitution en France, dont de plus en plus de mineurEs.
- 80 % de ces personnes sont étrangères et 90 % sont des femmes (dont 5 % de trans*).
- 85 % des personnes en situation de prostitution n’ont pas de logement (sont en errance, squats ou hôtels).
- 65 % déclarent un état dépressif, 35 % une maladie chronique.
La réalité de la prostitution : les violences omniprésentes
Le NPA refuse d’appeler « travail » ce que subissent les personnes en situation de prostitution, car cela légitime un système de violences et d’oppression. Nous luttons contre les violences infligées à ces personnes par l’État, les réseaux de traite, les proxénètes et les clients, mais nous visons l’abolition de la prostitution. Notre objectif est un changement de société, dans laquelle les relations sexuelles ne soient plus dominées par les lois du marché et les normes hétéropatriarcales.
Par ailleurs, le NPA a toujours tenu une position contre la criminalisation de la prostitution et de défense des droits humains pour les personnes concernées. Cela implique entre autre l'accès à la santé, la régularisation des personnes sans papiers, l'accès au logement, à l'éducation etc. permettant des conditions de vie décentes et humaines pour tous et toutes. C'est la raison pour laquelle nous nous étions par exemple opposées à la loi de 2016 de pénalisation des clients.
Nos propositions :
- Mettre au centre la lutte contre la précarité dans tous les domaines (travail, logement etc.) : verser un revenu d’autonomie aux jeunes et augmenter le nombre d’hébergements spécialisés pour les personnes en situation ou en sortie de prostitution, avec un Service Intégré d’Accueil et d’Orientation
- Régulariser les sans-papières (et donner l’asile à leur famille)
- Développer un travail de prévention systématique dans les établissements scolaires : éducation systématique à la vie affective et sexuelle et à l’égalité femmes-hommes, dès le plus jeune âge et jusqu’à l’université
- Mettre les moyens pour que la sortie de la prostitution soit accessible à touTEs : possibilité d’accéder à un parcours de sortie, qui ne soit plus géré par les préfectures mais par des associations, permettant un vrai accompagnement social sans condition ; accès à un parcours de soins remboursés, Allocation Financière d’Insertion Sociale et professionnelle à hauteur du SMIC, renforcement des moyens des associations, etc
Bilan de la loi de 2016 :
1. Une pénalisation qui aggrave les conditions de vie des personnes en situation de prostitution :
- Le délit de racolage a été supprimé, mais certains arrêtés municipaux continuent de les viser.
- Le NPA se prononce contre la pénalisation des clients, qui aggrave les conditions de vie des personnes en situation de prostitution.
- C’est surtout la politique migratoire répressive qui alimente la traite.
2. Insuffisance de l’accès aux droits et des possibilités de sortie de la prostitution
- Seulement 564 personnes ont été aidées à sortir de la prostitution en 5 ans, car les commissions de lutte contre la prostitution -qui décident des aides pour les parcours de sortie- n’ont pas été mises en place correctement.
- Pour les rares personnes ayant eu accès à un parcours de sortie, l’accès aux droits est resté insuffisant : pas assez d’hébergements pour répondre à la demande, difficulté d'obtention d'un titre de séjour, d'insertion professionnelle ou d’accès aux soins et aide financière trop faible (330 € par mois).
- Ces aides sont conditionnées à un arrêt total de la prostitution, alors que la sortie de la prostitution est souvent progressive et doit être aidée sans condition.
3. Absence de politique de prévention : très peu d’actions d’information notamment dans les lycées