
Réponse au plaidoyer de la campagne #ONENPARLEPAS https://www.onenparlepas.fr/
Il s'agit d'une question écologique, économique et de santé majeure, en France et dans le monde.
Nous sommes bien conscients des 10 millions de tonnes de plastiques qui finissent dans les mers et océans chaque année, soit l'équivalent d'un camion toutes les minutes.
La France, un des principaux consommateurs de plastique en Europe avec 4,8 millions de tonnes par an, soit 70 kilogrammes par habitant, a une responsabilité dans cet état de fait. Les emballages, constituent le premier secteur consommateur de plastique (45 %), et leur taux de recyclage est seulement de 26 %.
L'Europe et les pays riches, en difficulté pour gérer l'immensité de ces déchets, éludent le problème en les expédiant vers des pays pauvres. La décision de la Chine, de cesser l'importation de déchets plastiques sur son territoire dès janvier 2021 provoque une crise sur la gestion des déchets dans ces pays.
On ne peut pas parler des déchets plastiques sans parler de la responsabilité des multinationales, géants de la pétrochimie, au tout début de la chaîne de fabrication qui produisent les biens de consommation plastique (20 entreprises produisent 55% des plastiques du monde) : Dow, Exxon Mobil, Eni, Ineos, BASF…. ExxonMobil, géant américain du pétrole et du gaz, qui a dégagé un bénéfice net de 23 milliards de dollars en 2021, profitant de la nette remontée des prix de l'énergie.
De plus, la production et l'incinération des plastiques, sont très émettrices de gaz à effet de serre. Nous ajouterons, même si ce n'est pas votre sujet, les nuisances sur la santé, en particulier des femmes affectant la fertilité, l'activité hormonale
Nous ne pensons pas que la stratégie proposée dans les derniers textes de loi soit globalement satisfaisante et que le problème ne soit qu'une question de rythme, et d'échéance qui serait trop lointaine.
Pour nous, le système capitaliste, intrinsèquement productiviste, est à la racine de la production massive de plastiques, et crée toujours plus de produits inutiles, souvent nocifs, de par leur impact sur les humains et les écosystèmes, plutôt que de répondre aux besoins de la population,
Les gestes individuels des consommateurs sur leurs achats et le recyclage domestique seront inefficaces si le problème de la production n'est pas traité : Qui produit et comment ?
Nous sommes pour la socialisation des grands groupes industriels de l'énergie afin que la population ait un pouvoir sur les décisions de production.
Le meilleur déchet étant celui que l'on ne produit pas, il s'agit de réduire au maximum la fabrication et l'utilisation de plastiques, ce qui va à l'encontre des intérêts des industriels.
Nos propositions sur l'agriculture et l'alimentation de développement d'une agriculture paysanne, de circuits courts et de sécurité sociale alimentaire, alternatives à l'agro industrie et à la grande distribution, permettraient une diminution de tous les emballages plastiques en ce qui concerne l'alimentaire. Les achats en vrac sont à favoriser au maximum ainsi que les contenants en verre plutôt qu'en plastique, même recyclable.
La réduction du temps de travail que nous proposons, à 32 heures hebdomadaires, permettrait de consacrer plus de temps aux achats alimentaires via des circuits courts, et à la cuisine, plutôt que d'acheter des portions toutes prêtes pré-emballées.
Au niveau de l'électroménager, nous sommes pour la fin de l'obsolescence programmée, la généralisation des ressourceries et autres lieux de réparation et de recyclage, le réemploi des objets.